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Chaires de professeur-e junior : c’est non !

mardi 4 octobre 2022

  1. Motion du conseil de la Faculté des Sciences
  2. Recensement des motions de laboratoires, composantes et départements de Sorbonne Université

1. Motion du conseil de la Faculté des Sciences - 20 octobre 2022

approuvée par 30 voix pour, 2 votes blancs, 2 abstentions

2. Recensement des motions de laboratoires, composantes et départements de Sorbonne Université

A l’Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris (iEES-Paris), une consultation a eu lieu du 31 janvier au 7 février 2022. Un vote formulé "Etes-vous pour ou contre la candidature de iEES Paris à des CPJ ?" a recueilli les résultats suivants :

Participation : 47% (88 votes exprimés sur 155 électeurs inscrits)
Oui : 17
Non : 65
Ne se prononce pas : 6.

Conclusion du Comité de direction du 18/0 : En conséquence iEES ne postulera pas sur des demandes de CPJ, et ce quelle que soit la tutelle porteuse.


Le laboratoire METIS (https://www.metis.upmc.fr, ayant pour tutelle SU, le CNRS et l’EPHE) a voté en avril 2022 la motion suivante :

"Les chaires de professeur junior ont été introduites par l’article 4 de la LPR (loi de programmation de la recherche) de décembre 2020 et mises en œuvre par le décret du 17 décembre 2021.
Les concours de maîtres de conférences permettent déjà actuellement de recruter des enseignantes-chercheuses et des enseignants-chercheurs de très grande qualité.
Le dispositif des chaires de professeur junior mettent en danger les équipes scientifiques en introduisant des différences importantes dans les carrières et dans le soutien financier des enseignantes-chercheuses et des enseignants-chercheurs.
Ces postes ne sont pas des possibilités en plus mais d’une part viendront concurrencer la mise au concours de postes de titulaires dans un contexte où la masse salariale est dramatiquement insuffisante, d’autre part se feront au détriment des promotions des maîtres de conférences.
C’est pourquoi, nous, UMR 7619 METIS, nous refusons de remonter des propositions de ce type, tout en ré exprimant nos besoins de création de postes et de possibilités de promotion pour nos personnels
."

Le résultat du vote a été :
* 42 votants sur 93 (45.2% de taux de participation, donc 54.8% d’abstention)
* 33 "Oui" (91.7% sur les 36 votes exprimés ; 78.6% sur les 42 votes si on assimile les 6 "Ne se prononce pas" à des votes blancs que l’on veut comptabiliser dans les votes exprimés ce qui n’est pas le cas dans les votes classiques actuellement en France)
* 3 "Non" (8.3% sur les 36 votes exprimés ; 7.1% sur les 42 votes)
* 6 "Ne se prononce pas" (14.3% sur les 42 votes)


Le laboratoire LMD (https://www.lmd.ipsl.fr, ayant pour tutelle SU, le CNRS, l’ENS, et Polytechnique) s’est aussi exprimé en avril 2022 sur le sujet, en proposant les 3 motions suivantes :

  • Motion 1) En votant pour cette motion, nous demandons à ce que LMD, via sa direction :
    - ne fasse remonter aucune demande de Chaires Professeurs Juniors et demande systématiquement aux tutelles qui lui proposent ces Chaires de les remplacer par des postes statutaires de Maître de Conférence ou de Chargé de Recherche ;
    - demande aux tutelles proposant une CPJ de justifier le besoin spécifique motivant la proposition (conformément à l’article 4 de la Loi de Programmation et de la Recherche) ainsi que le choix d’une CPJ plutôt qu’un poste statutaire de Maître de Conférence ou de Chargé de Recherche ;
    - soutienne les démarches collectives s’opposant au CPJs, telle que la motion de refus de l’UFR TEB de Sorbonne Université, la motion au sujet des Chaires Professeur Junior par le conseil de la Faculté des Sciences d’Orsay, l’appel au boycott lancé par l’intersyndicale FERC CGT, SGEN CFDT, FSU, FO ESR, SUD Éducation et SUD Recherche.
  • Motion 2) Le LMD, par la voix de sa direction, refusera les chaires de Professeur junior qui lui seraient attribuées. Il continuera d’exprimer ses besoins en termes de création de postes statutaires et de promotions des enseignants-chercheurs.
    (il a été convenu par le LMD que cette 2ème motion ne sera adoptée par la direction du labo que s’il y a 2/3 de votants et une majorité de voix pour)
  • Motion 3) En votant pour cette motion, nous demandons à ce que LMD, via sa direction recommande aux enseignant-chercheur.es, chercheur.es et ingénieur.es du LMD de refuser de participer au jury de recrutement des chaires de professeurs juniors et de directeurs.trices de recherche juniors pour lesquelles ils.elles seront invité.es à participer par d’autres laboratoires, universités et organismes de recherche.

Le vote sur les 3 motions a rassemblé 105 votes pour la motion 1, 104 votes pour la motion 2 et 103 postes pour la motion 3 pour un collège électoral composé de 190 électeurs (soit 54%-55% du corps électoral pour les 3 motions).
Les résultats pour les 3 motions sont les suivants :

  • Motion 1 : Oui : 59 ; Non : 27 ; abstention : 19
  • Motion 2 : Oui : 47 ; Non : 38 ; abstention : 19
  • Motion 3 : Oui : 48 ; Non : 33 ; abstention : 22

Un quorum de 2/3 (126 votes) et plus de 50% des votes exprimés étaient requis pour la motion 2. Les suffrages en faveur de la motion 2 n‘étant pas suffisants, le LMD ne refusera pas les postes CPJ que ses tutelles seraient susceptibles d’ouvrir pour le LMD. La direction du LMD fera remonter le résultat de ce vote aux tutelles du LMD.


Le conseil de l’UFR de chimie a voté la motion suivante, le 16 mai 2022 (27 pour et 2 abstentions) :

"Le conseil de l’UFR de Chimie exprime son inquiétude quant aux postes de chaire juniors, rappelle son attachement au statut national des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche et déclare son opposition à la mise en place de ces chaires junior pour la révision d’effectifs de 2023."


Le 19 mai 2022, le conseil de l’UFR 918 Terre Environnement Biodiversité a voté à l’unanimité la motion suivante :

Les chaires de professeur et professeure junior ont été introduites par l’article 4 de la LPR (loi de programmation de la recherche) de décembre 2020 et mises en œuvre par le décret du 17 décembre 2021.
Les concours de maîtres et maîtresses de conférences permettent déjà actuellement de recruter des enseignantes‐chercheuses et des enseignants‐chercheurs de très grande qualité.
Le dispositif des chaires de professeur et professeure junior met en danger les équipes scientifiques en introduisant des différences importantes dans les carrières et dans le soutien financier des enseignantes‐chercheuses et des enseignants‐chercheurs.
Ces postes ne sont pas des possibilités en plus mais d’une part viendront concurrencer la mise au concours de postes de titulaires dans un contexte où la masse salariale est dramatiquement insuffisante, d’autre part se feront au détriment des promotions des maîtres et maîtresses de conférences.
C’est pourquoi, nous, conseil de l’UFR 918 Terre Environnement Biodiversité, nous ne remonterons pas ce type de propositions, tout en réexprimant nos besoins de création de postes et de possibilités de promotion pour nos personnels.


Le 6 juillet 2022, le laboratoire LIP6 a organisé une consultation :
sur 103 votes exprimés, 69 vote exprimant que le LIP6 est opposé au dispositif CPJ, soit 67%


Suite à la réunion du conseil de département des masters de Sciences de l’Ingénieur du 22 septembre 2022, le conseil a adopté la motion suivante par huit voix pour sur les neuf enseignants-chercheurs de l’UFR d’ingénierie siégeant au conseil et une abstention :

« Le Conseil du département des Masters de Sciences de l’Ingénieur s’est prononcé contre le dispositif des Chaires de Professeur Junior. Du point de vue de l’enseignement, ce dispositif divisera la communauté des EC en deux catégories : - les EC titulaires au service de 192h, qui accomplissent en moyenne 20% de service supplémentaire en ingénierie et qui sont nombreux à se dévouer au service de la pédagogie et des étudiants par abnégation et sens du service public, et ce au détriment de leur activité de recherche valorisante,
- les bénéficiaires des CPJ, contractuels sur 5-6 ans aux objectifs de recherche quantifiés, astreints à un service d’enseignement minimal (64h équivalent TD, soit le service d’un CME) dans les thématiques de leur activité de recherche.

Il est à craindre d’une part que les bénéficiaires des CPJ, enchainés psychologiquement au piédestal de l’excellence sur lequel ils auront été placés, soumis à une pression professionnelle d’une violence inédite dans l’ESR, puisque l’atteinte d’objectifs de recherche conditionnera leur titularisation, s’investiront de manière minimale dans le service public de l’enseignement supérieur et compteront bien sur la pérennisation de cet état de fait suite à leur titularisation éventuelle.

il est à craindre d’autre part que les EC titulaires auxquels il incombera la charge d’assurer la continuité du service public dans tous ses aspects les plus ingrats dans ce nouveau paysage inégalitaire, mis en difficulté chronique par le manque de soutien humain et l’alourdissement administratif de leur activité, se découragent et réduisent leur investissement dans le fonctionnement d’enseignement supérieur.

Le conseil craint donc que ce dispositif contribue fortement à l’accroissement des inégalités des conditions de travail et d’épanouissement intellectuel en enseignement et en recherche au sein de l’ESR, à la dégradation de l’atmosphère au travail et de la cohésion du corps des EC, et in fine à la dégradation du service public de l’ESR. »


Le LOCEAN a voté en septembre 2022 une motion s’opposant au CPJ (79,78 % des suffrages) :

Motion des personnels du LOCEAN
Etant donné le caractère arbitraire et injuste des Chaires Professeur Junior (CPJ), et l’atteinte aux libertés académiques qu’elles représentent, nous demandons à ce que le LOCEAN, via sa direction :

  • ne fasse remonter aucune demande de CPJ et demande systématiquement aux tutelles qui lui proposent ces chaires de les remplacer par des postes statutaires de Maître de Conférence ou de Chargé de Recherche ;
  • soutienne les démarches collectives s’opposant aux CPJ, telles que la motion de la Coordination des responsables des instances du comité national, la motion de l’UFR TEB de Sorbonne Université, et le refus des enseignant-chercheurs, chercheurs et ingénieurs de participer aux jurys de recrutement des CPJ.