Face aux attaques contre les immigré⋅es, un guide pour accompagner les étudiant⋅es étranger⋅es avec ou sans papiers

Bonjour,

Il y a environ un mois, le Conseil Constitutionnel a fait retirer de la Loi Immigration, votée par une Assemblée Nationale qui a décidé de faire sienne les idées nauséabondes de l’extrême-droite, une partie de ses articles. Ne nous y trompons pas, cette loi reste une loi profondément xénophobe, raciste, contre laquelle nous devons lutter. SUD Éducation continue et continuera de demander son abrogation.

Cependant, un vent de soulagement trompeur a pu parcourir les universités : les articles concernant directement les étudiant⋅es ne font plus partie du texte promulgué par le Président de la République. Certes, nous sommes soulagé⋅es d’avoir gagné un peu de temps, mais ne pensons pas que c’est une victoire, car les attaques reviendront. Et elles ont peu tardé. Ces derniers jours, Darmanin a pu évoquer la fin du droit du sol à Mayotte (une expérimentation grandeur nature du programme de l’extrême-droite), pendant que le même Macron qui a promulgué une loi xénophobe, récupérait la lutte antifasciste et internationaliste des FTP-MOI au Panthéon, en présence d’une extrême-droite indécente, pour tenter de nous faire oublier son bilan sur le sujet. Le gouvernement de Macron pratique une confusion permanente, à grands coups de discours creux empruntant à tous les bords politiques "en même temps", pour masquer (de moins en moins bien) son glissement vers l’extrême-droite.

Dans ce contexte, la lutte pour l’accueil des personnes étrangères, quelles qu’elles soient, d’où qu’elles viennent, et quelles que soient les raisons de leur départ, doit passer par la solidarité. Être étudiant·e éxilé·e, avec ou sans papiers, est extrêmement difficile face aux barrières de la langue, des démarches administratives, face aux barrières culturelles et face à la xénophobie. Être solidaire, c’est apporter notre aide concrètement, à de petites échelles, pour créer à l’université un cadre bienveillant et facilitant pour l’intégration et la reprise d’étude de ces personnes. C’est pourquoi SUD Éducation a participé à l’écriture d’un guide pour donner à tou·tes les clés de l’accompagnement des étudiant·es étranger⋅es, avec ou sans papiers. S’en saisir, c’est faire un pas important vers l’autre, au-delà des slogans et des positions partisanes.

Ce guide est téléchargeable gratuitement et consultable en ligne. Il sera corrigé et mis à jour régulièrement.

Dans ce contexte mémoriel, rendons hommage aux 23 résistant⋅es du groupe Manouchian-Boxzov-Rajman en continuant leur combat contre le racisme qu’ils et elles ont combattu et qui les a assassiné⋅es. Rappelons encore une fois que MOI signifie "Main d’Oeuvre Immigrée". Et rappelons cette phrase d’Adam Rayski, dirigeant des FTP-MOI :

Par leur engagement exceptionnel dans la guerre, et plus particulièrement dans la Résistance, les immigrés semblent avoir dépassé cette opposition [entre droit du sol et droit du sang] en versant leur sang sur le sol français.