SUD éducation (Solidaires) Sorbonne Université

« Une autre université, une autre société »

Accueil > Actualités > Quand les "décideurs" jouent les autruches

Quand les "décideurs" jouent les autruches

mardi 2 février 2021

Vous trouverez ci-dessous la déclaration des élus SUD Éducation lors du Comité Technique de Sorbonne Université du lundi 25 janvier.

D’autre part, nous attirons votre attention sur l’arrêté du 21 janvier 2021 du président de SU, qui limite à 5h par jour et à 25h par semaine le temps maximal d’enseignement en visio-conférence, à compter du 1er février 2021 : voir l’arrêté en pièce jointe. En dernière minute, dans une communication datée du 26 janvier (voir ici), le président brouille les pistes, et propose des solutions présentées comme équivalentes aux dispositions de l’arrêté.

Les mots ont un sens. Lorsqu’un maximum journalier est fixé, aucun report d’un jour à l’autre ne peut être envisagé.

La hiérarchie des normes a un sens. Tant que l’arrêté du 21 janvier 2021 sera en vigueur, fixant la limite journalière maximale d’heures d’enseignement délivré par visioconférence à 5h pour chaque étudiant, ce maximum vaudra pour toutes les formations organisées par Sorbonne Université.

Déclaration des élus SUD Éducation au CT du 25/01/2021

Depuis plusieurs semaines, la présidence et les décanats jouent la politique de l’autruche en s’autocongratulant. Ils feignent de ne pas s’apercevoir que ceux qui sont au pied de cette hiérarchie (personnel administratif des formations, étudiant-es et enseignant-es) sont à bout de souffle et ne peuvent plus trouver de solution dans une énergie qu’ils ou elles n’ont plus depuis longtemps. Les protocoles se succèdent avec des délais impossibles à respecter et des modalités impossibles et souvent contradictoires (faire passer des examens, corriger, organiser (sic) des examens de substitution, et maintenant démarrer le second semestre en distanciel mais avec une limitation des volume d’heures de visioconférence certes salutaire mais qui aurait nécessité un travail préparatoire désormais impossible à effectuer).

A bout de souffle de subir des heures de zoom par jour, à bout de souffle de n’avoir jamais de réponse à nos questions. Le pronostic vital est engagé, et la seule chose qu’on nous répond est que la valeur des diplômes doit être préservée. De quoi parle-t-on ? De diplômes obtenus aux forceps contre la santé des intéressé-es ? De quelle valeur s’agit-il lorsqu’on abandonne à leur sort celles et ceux pour qui et par qui vit l’université ? Nous courons à la catastrophe, une catastrophe d’une ampleur telle que le terme "génération sacrifiée" restera dans les mémoires.

Depuis de nombreux mois, tout le monde sait / dit qu’il faut reprendre les cours en présentiel pour éviter le décrochage massif, pour permettre aux étudiant-es de rester dans le monde réel. Ce monde réel, notre hiérarchie hors-sol l’a oublié depuis longtemps, laissant à celles et ceux qui sont en première ligne le soin de tirer sur l’élastique. Mais le monde réel, si on veut jouer notre rôle en ces temps difficiles de pandémie, c’est d’abord, par exemple, d’effectuer réellement les travaux nécessaires sur la ventilation des locaux, la réparation des fenêtres et l’installation de capteurs de CO2, travaux qui ne sont toujours pas prévus.

Les personnels de l’université, qui étaient habitués à gérer la pénurie, sont désormais sommés de gérer aussi l’urgence sanitaire. Mais ce point n’est jamais débattu par le Comité Technique, ni même dans les conseils centraux.

Les élus SUD du Comité Technique demandent que les conseils désignés par le Code de l’Education et les statuts de SU soient rétablis dans leur rôle pour une vraie programmation du retour de tous les étudiants en jauges 1/5 et 1/2 et des articulations nécessaires entre les différents modes de fonctionnement.

Les élus SUD du Comité Technique demandent qu’une vraie réflexion soit engagée sur les conditions de travail et d’étude au moyen d’une enquête élaborée avec les représentant-es des personnels et des usagers, auprès des personnels et des usagers, en concertation avec le SUMPPS et le SMP, pour évaluer l’impact des confinements et de l’enseignement tout à distance.