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Une université ouverte (enfin surtout fermée)

mercredi 9 mai 2018

Vendredi 13 avril, jour de chance pour les personnels et usagers du campus Jussieu ! Pour la troisième fois en quelques semaines (après le 28 février et le 10 avril), la présidence de Sorbonne Université fait fermer complétement les portes du campus : plus personne ne peut rentrer. La motivation réelle de cette décision demeure ignorée, mais malheur à ceux qui sont sortis s’acheter leur déjeuner, il resteront dehors jusqu’à la fin de l’après-midi. Les étudiants ne peuvent accéder au campus, des cours sont annulés faute d’enseignants. Ce dont certains opposants à la loi ORE rêvaient, la présidence l’a fait : paralyser les activités de recherche et d’enseignement pendant toute un après-midi, pour la troisième fois, répétons-le.

La rumeur court que cette décision irresponsable auraient été prise parce qu’une manifestation avaient lieu cet après-midi-là... aux abords de la gare d’Austerlitz. Doit-on en conclure que tous les jours de manifestation dans Paris, le campus Jussieu sera fermé ? Serait-ce que par orgueil, Sorbonne Université cherche à obtenir le titre d’université la plus paranoïaque de France ? Nous ne pouvons croire à une telle explication, mais quel exemple cherche à donner la présidence en empêchant ainsi les personnels de travailler, les étudiants d’étudier ? On remarquera que le parcours de la manifestation aboutissait non pas aux alentours de Jussieu, mais très exactement devant le site de la Pitié Salpétrière (pour effectuer la convergence avec les manifestants du secteur santé qui arrivaient du siège de l’AP-HP). Faut-il comprendre que notre président n’a pas osé faire fermer les portes de l’hôpital, et s’est vengé sur les personnels de Jussieu ?

De même, le lundi 16 avril, une bibliothèque du campus a été fermée au public, sur la base d’une simple rumeur. A nouveau, les étudiant(e)s qui souhaitaient y travailler ont été "pénalisés". A nouveau, lundi 30 avril, sur la base d’une rumeur, la présidence a fait fermer l’Atrium...

Une question en amenant une autre, on peut se poser celle de l’utilité et de l’efficacité du contrôle d’accès au campus. Passons outre le coût engendré par une telle mesure (de 3 à 6 vigiles en permanence, qui ont pour consigne de faire semblant de fouiller les sacs et les valises), passons outre le temps perdu par ceux qui pouvaient auparavant accéder au campus par des entrées plus près de leur lieu de travail, et intéressons nous à l’efficacité d’une telle mesure. Y a-t-il une seule personne sur le campus que ce contrôle rassure ? N’est-il pas évident que, si une personne mal intentionnée avait décidé de faire rentrer des armes, ce ne sont pas les vigiles qui l’en empêcheraient, pour peu que l’arme soit au fond du sac ou passée par un acolyte à travers les nombreuses grilles du campus ? N’est-il pas anxiogène de savoir qu’en cas de problème, la plupart des issues sont bloquées (parmi celles qui desservent la barre de Cassan, certaines sont même fermées par de gros cadenas métalliques) et que, la panique aidant, l’évacuation serait très problématique ?

Alors pourquoi ces mesures ? Pour nous habituer aux brimades ? Pour nous habituer à l’arbitraire ? Pour nous habituer à obéir à des décisions stupides et sans fondements ? Aucune explication rationnelle ne nous ayant été fournie, nous faut-il envisager le pire et le plus ridicule, comme la fermeture des bibliothèques à l’heure des ’Chiffres et des Lettres’ ou l’accès à la cantine interdit aux personnels en surcharge pondérale ?

Nous demandons un retour à la raison par l’ouverture de toutes les entrées du campus. Une université ouverte, vraiment.