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Chaires de Professeur·e Junior : pour nous, c’est toujours NON ! — Communiqué de la liste intersyndicale "CGT-SUD-FSU et sympathisant-es"

vendredi 7 octobre 2022

Les élu-es de la liste intersyndicale CGT-SUD-FSU et sympathisant-es maintiennent fermement leur opposition au dispositif des Chaires de Professeur Junior (CPJ).

Nous dénonçons :

  • L’extension de la précarité, avec une période de pré-titularisation pouvant aller jusqu’à 6 ans.
  • La logique concurrentielle inscrite dans le fonctionnement "en mode projet".
  • Les inégalités béantes (rapport de 1 à 3) entre la part d’enseignement dans le service des CPJ et celle des MCF et PU.
  • La machine à fabriquer des mandarins et mandarines, car ainsi, les winners de la titularisation post-CPJ auront eu le temps de préparer la suite (IUF, ERC...) pour continuer sur leur lancée : embaucher de plus en plus de précaires, tout en laissant leurs collègues (précaires ou titulaires old school) effectuer toujours plus d’heures complémentaires et de vacations pour l’enseignement.
  • Les fausses promesses présentant les CPJ comme des postes "en plus", alors que le budget de l’ESR (en particulier, la masse salariale rapportée au nombre d’étudiant-es) est en dégringolade constante depuis 2009.
  • La négation de la démocratie universitaire sur une question cruciale de politique de l’emploi. La collecte des vœux des composantes en matière de postes CPJ, organisée à SU dans la précipitation et par le biais du conseil des composantes, accentue le climat de concurrence interne, et méconnaît les prérogatives des instances élues d’administration et de représentation des personnels. Cette manière de procéder tend à placer la communauté universitaire devant le fait accompli, une fois "remontées" à la gouvernance les demandes des labos ou équipes, sans possibilité de concertation préalable sur la question de fond : Est-il souhaitable que SU participe à la campagne de recrutements CPJ ?

Ainsi, nous appelons les laboratoires et composantes à ne pas transmettre de demande de CPJ, et à se prononcer contre cette énième (et pas des moindres) attaque contre le statut et l’indépendance des EC, qui dévalue nos missions d’enseignement et de recherche au profit de projets bankable. Voir par exemple, cette liste actualisée des motions prises par diverses structures de SU.

Vous trouverez ci-joint l’intégralité de notre argumentation, dans le texte de notre déclaration en séance du Conseil Académique du jeudi 6 octobre.

Notons que la présidente de SU a réagi en séance à notre intervention :

  1. Elle affirme que les postes CPJ ne seraient pas pris [1] sur la masse salariale de SU.
  2. Elle affirme qu’aucune décision n’est imposée, et que ce qui est en cours est une "discussion avec les communautés".
  3. Elle estime qu’il est nécessaire que SU participe à la campagne de recrutements CPJ, car elle croit savoir que de nombreuses universités vont le faire : pour ne pas être perdants, il faut faire comme elles.
  4. Présidant les débats de ce Conseil Académique, elle a décidé qu’aucune discussion n’aurait lieu en séance suite à notre intervention. Elle promet des points d’information réguliers à destination du Conseil Académique. Aucun autre membre du Conseil Académique n’a demandé la parole suite à notre intervention.

Les élu-es de la liste intersyndicale CGT-SUD-FSU et sympathisant-es.


[1Cette affirmation est contredite par les informations fournies en Conseil de la Faculté des Sciences et Ingénierie, suivant lesquelles la ligne ouverte par le ministère pour "pérenniser" chaque CPJ serait de 55000 euros/an, ce qui ne couvrirait pas le financement d’un poste de professeur-e : il manquerait environ 49000 euros/an.