Notre Solidarité va aux occupant⋅es de la Sorbonne

Hier, une assemblée générale composée de quelques centaines d’étudiant⋅es de diverses universités, dont la nôtre, a décidé d’occuper La Sorbonne. La section Sud Éducation de Sorbonne Université soutient cette occupation ainsi que celles de l’ENS sur le site de Jourdan, de Nancy, de Saint-Denis.

Après des années de destruction du service public dont l’Université fait partie,

• alors que nombre d’étudiant⋅es n’ont plus les moyens de se nourrir normalement, de se payer le minimum pour vivre dignement, et vivent dans une précarité éducative, alimentaire et de santé,
• alors que la jeunesse s’inquiète pour son futur après le dernier rapport alarmant du GIEC, qui semble être tombé dans les oubliettes du second tour de cette présidentielle,
• alors que les idées racistes, nationalistes, impérialistes envahissent les plateaux télévisés, les esprits, jusqu’aux amphithéâtres de La Sorbonne en janvier dernier,
  la jeunesse décide de se mobiliser pour lutter, en refusant que son avenir se joue dans un second tour où rien de ce en quoi elle croit et place ses espoirs n’est même évoqué. Au-delà de ces thématiques non abordées, c’est le système électoral lui-même qui est remis en question, ne laissant le choix qu’entre un fascisme décomplexé et une droite autoritaire lui ouvrant la voie.
  Fidèles à nos idées syndicales, nous affirmons notre solidarité avec leur lutte et appelons à ce que celle-ci soit poursuivie unitairement, collectivement, car nous n’attendons rien de cette élection. Seule la lutte paye.

Dans son communiqué, la présidente de Sorbonne Université parle d’un « mouvement de mécontentement » et déplore des « débordements ». Comment peut-on être aussi sourde et aveugle à l’expression spontanée des « aspirations sociales, écologistes et progressistes de la jeunesse » (pour reprendre les mots de l’appel de l’AG des étudiant⋅es réuni⋅es hier à la Sorbonne) ? La présidente décrit un mouvement qui « vise les sites universitaires », comme s’il s’agissait d’une attaque extérieure. Pourtant, tant que le travail (en cours) de destruction du service public ne sera pas achevé, c’est nous, étudiant⋅es et personnels, qui sommes l’université.

L’Université est un lieu où doit s’exprimer le débat d’idées et où se joue l’émancipation de l’individu. Nous nous opposons aux fermetures administratives des sites de la faculté des lettres, car l’Université doit être ouverte à toutes et tous, tout le temps, et étudiant⋅es et personnels doivent pouvoir assister aux assemblées générales. Nous nous opposons par avance à toute intervention policière pour mettre fin à cette occupation. Nous condamnons la forte présence policière autour du site universitaire observée ce jour. Nous nous opposons au basculement à distance des cours et du travail des personnels qui ne saurait être justifié hors risque sanitaire majeur.

Soutenons l’auto-organisation des étudiant⋅es dans leur lutte !

Ensemble, participons à la manifestation unitaire de samedi : « Non à l’extrême-droite, pour la justice et l’égalité ! » (14h, place de la Nation)